Institut de Recherche pour le Développement
La nuit tombe sur Lomé, la cité universitaire et les espaces de travail du Centre International de Recherche et d’Étude des Langues (CIREL) du « Village du Bénin » sis dans le Campus de l’Université de la capitale du Togo.
Ce septième jour de l’Action OSM 2015 Togo marque le terme réussi d’une première semaine de formation à l’ensemble des techniques de contribution au projet de cartographie participatif libre OpenStreetMap pour notre collectif de mappers expérimentés du Togo, du Bénin, du Niger, du Mali, de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Sénégal et de France.
Notre équipe et ses 20 formateurs de formateurs s’est scindée en trois groupes pour encadrer :
– 16 professionnels de la géomatique (Conseil Danois pour les Réfugiés (DRC), Direction des Services Techniques (DST) de la Mairie de Lomé, l’Union des Communes du Togo (UCT), Croix Rouge Togolaise (CRT), Fédération des ONG du Togo (FONGTO) associés à des étudiants en master de Géographie de l’Université de Lomé)
– 16 étudiants du LARBE (Laboratoire de Recherches Biogéographiques) et du LARDIMES (Laboratoire de Recherche sur les Dynamiques des Milieux et Sociétés), deux master en Géographie de l’Université de Lomé (UL),
– 28 étudiants de l’Université de Lomé actifs dans l’Université de Lomé (UL) au sein du Club des étudiants de Géographie (CEG), de la Cellule d’Études Climatologiques (CEC) ou au sein de l’ONG Jeunes Volontaires de l’Environnement (JVE).
Ces journées ont été pour l’essentiel centrées sur la transmission des techniques de cartographie OpenStreetMap (OSM) selon des méthodologies adaptées aux conditions opérationnelles du Togo et de l’Afrique subsaharienne pour couvrir les aspects suivants :
– Concepts, méthodologies, flux de travail cartographiques, outils et documents de support associés
– Cartographie d’un territoire à distance à partir d’imagerie satellite en utilisant Java OpenStreetMap (JOSM) le logiciel bureau d’édition de la base OSM
– Techniques de collecte de données terrain au moyen de GPS (Garmin Etrex 20), d’applications pour terminaux mobiles (OSMTracker et OSMAnd) et surtout des Field Papers.
Ces cartes papier terrain figurant sur territoire donné la donnée OSM ou l’imagerie satellite à disposition du projet OSM mettent le relevé terrain d’une précision géométrique inférieure au mètre et avec elle la contribution OSM à la portée technique et financière d’un grand nombre en Haïti et en Afrique francophone. comme l’ont montré de longue date les usages de la communauté OSM Côte d’Ivoire ou des Croix-Rouge dans le champ professionnel.
– Cartographie des données collectées sur le terrain couplée à l’usage de l’imagerie satellite en intégrant les logiques d’attribution (Tagging) OSM
– Techniques de contrôle de qualité avec des outils de validation de JOSM fonctionnant en local (Validator) ou de services web en ligne (Osmose)
– Présentation, démonstration et formation à la réutilisation des données OSM sous forme de produits cartographiques GPS, application Android, cartes papier, cartes web, données SIG
– Visualisation des données OSM créées à Lomé au cours de la semaine d’apprentissage avec le service de webmapping uMap ou logiciel de Systèmes d’Information Géographique (SIG) QGIS selon les groupes.
Le travail de cette première semaine d’atelier a été conduit en communauté en alliant la rigueur des enseignements et des accompagnements à la simplicité et l’horizontalité des modes de faire et d’être du projet OSM et du libre avec le souci constant de la prise en compte des spécificités des contextes d’usage au Togo propres aux 60 personnes réunies au Village du Bénin. C’est ainsi que s’est d’emblée co-construit entre apprenants, membres de la communauté OSM Togo et du collectif d’animation l’au-delà de ces ateliers OSM et Géomatique libre de Lomé. Attention à « personnaliser » les parcours de formation, à identifier les cadres coopératifs émergents avec différents acteurs, repérage des lieux réels et virtuels où vivre et agir en communauté au Togo, en Afrique francophone ou au niveau global, mise en place de logiques de responsabilisation et de co-facilitation tant au niveau des enseignements que de la vie en commun à commencer par le partage des repas. C’est ainsi que la forme atelier de formation fonctionne comme un creuset permettant l’élargissement de la communauté locale.
Ce travail en atelier permet enfin de renforcer ou d’initier des dynamiques de coopération existant au Togo ou dans la sous-région entre le projet OpenStreetMap et des individus ou des structures de type professionnelle ou associatives : c’est le cas du Conseil Danois pour les Réfugiés (DRC) représenté par son responsable SIG pour l’Afrique de l’Ouest de nationalité ivoirienne, de la Direction des Services Techniques (DST) de la Mairie de Lomé, de l’Union des Communes du Togo (UCT), de la Croix Rouge Togolaise (CRT), de la Fédération des ONG du Togo (FONGTO), de l’université de Lomé à travers les étudiants en master du LARBE (Laboratoire de Recherches Biogéographiques), du LARDIMES (Laboratoire de Recherche sur les Dynamiques des Milieux et Sociétés), deux master en Géographie de l’Université de Lomé (UL), du Club des étudiants de Géographie (CEG) ou de la Cellule d’études climatologiques (CEC) ainsi que des jeunes de l’ONG Jeunes Volontaires de l’Environnement (JVE).
La relation à la DST de la mairie de Lomé a donné lieu à l’établissement d’une approche de cartographie du réseau de canaux d’évacuation des eaux de pluies ou en lien avec la CRT au ciblage de zones inondables de Lomé sur lequel les apprenants ont concentré leurs efforts de manière à ce qu’il soit possible lors de la seconde semaine de pouvoir conduire sous QGIS des travaux d’analyse spatiales avec l’extension QGIS InaSAFE (du nom d’un projet de gestion intégrée des risques) et de produire à titre expérimental de premières simulations et plans de contingence utiles à la mairie et au mouvement local des Croix-Rouges.
En parallèle à ces travaux de formation se poursuivent les travaux conduits dans la sous-région :
– en Côte d’Ivoire : utilisation conjointe d’OSM et de QGIS en appui à un projet d’étude des relations pesticides et paludisme avec l’Institut de Recherches pour le Développement (IRD)
– au Burkina-Faso : mise à jour de la couche des écoles primaires de l’agglomération ouagalaise et mise en place d’une instance locale de l’IDS GeOrchestra avec l’IRD et finalisation d’un programme d’appui à l’ONG Terre des hommes (TDH) dans l’acquisition de capacités cartographiques OSM et dans la production d’une carte sanitaire sur une zone pilote de trois districts sanitaires.
Cette nuit qui tombe sur Lomé s’ouvre sur le travail collectif d’organisation du mapathon mivamapper (« venez cartographier » en Ewe) qui aura lieu le samedi 14 novembre au Village du Bénin et au Campus Numérique Francophone et qui devrait enregistrer de 12 à 18h00 puis de 20h00 à l’aube une large participation de la part des mappers togolais, du collectif et des apprenants des ateliers de Lomé.
Nous communiquons sur l’actualité de cette action de renforcement de capacités sous-régionale sur les listes OSM, la section wiki du projet OSMTG, les blogs et médias sociaux utilisés par le ProjetEOF, OSMTG et les autres collectifs OSM d’Afrique de l’Ouest.
