J’avais prévu depuis longtemps de me rendre au Bénin à la suite de l’Action OSM 2015 Togo, afin d’appuyer la communauté OSM BJ, notamment pour sa recherche de partenariats, pour un appui technique et une participation à la restitution de la mission que la communauté comptait faire le samedi suivant. J’avais ainsi sollicité et obtenu un visa de quinze jours juste avant le début de l’Action au consulat du Bénin à Lomé. J’ai donc pris le chemin du retour avec Phidias, Joël et Saliou dans la voiture de Samson pour arriver à Cotonou, que je ne connaissais pas encore, le dimanche 29.
Au cours de la semaine, Sam, Saliou et moi avons effectué des rencontres avec trois types de potentiels partenaires de la communauté OSMBJ : les mairies de Cotonou et d’Abomey-Calavi, des ONG et l’université d’Abomey-Calavi.
Concernant les mairies, il a fallu établir une lettre officielle auprès du secrétariat des deux mairies et passer dans beaucoup de services différents avant de pouvoir commencer à discuter cartographie avec les responsables des services techniques. L’intérêt est évident, comme d’habitude, au sein de structures parfois déjà engagées dans l’établissement d’un SIG, mais où la collecte de données et sa réutilisation sous différentes formes n’est pas forcément une compétence acquise, ou à un nombre de personnes trop réduit par rapport aux besoins. Des premiers échanges techniques sous forme de formations à des outils comme OSMAnd devraient avoir lieu prochainement.
S’agissant des ONG, nous avons visité Terre des hommes, pour évoquer le projet Ieda réalisé cette année entre la communauté OSM BF et Tdh Ouagadougou. Nous avons eu la bonne surprise de rencontrer des personnes au fait des activités du Projet EOF, dont certaines auraient même voulu participer à l’Action de Lomé si leur emploi du temps l’avait permis. Le besoin d’implémenter des données géoréférencées dans des programmes d’évaluation se fait ressentir autant à Cotonou qu’à Ouagadougou, et de nouvelles rencontres auront lieu bientôt pour concrétiser cela.
La rencontre avec un représentant de la Croix-Rouge des Pays-Bas (Rodekruis), qui soutient la Croix-Rouge béninoise, notamment dans l’utilisation des nouvelles technologies a permis de lever un malentendu : la Rodekruis est engagée dans un projet Missing Maps qui prévoit la mise en place d’une communauté locale HOTOSM engagée dans la réponse de crise, comme si le pays en était dépourvu, alors que la communauté OSM BJ existe depuis déjà deux ans et a participé à de nombreux projets de cartographie de crise ! Ceci dissipé, un partenariat devrait s’engager bientôt, et commencer par la formation de quelques volontaires de la CR Bénin et cartographier volontairement avec eux des zones inondables de la zone lagunaire. Les pistes de travail avec la Croix-Rouge togolaise, dans la préparation de crise ont également été évoquées et pourraient être appliquées aussi au Bénin. Des organisations onusiennes ont également été rencontrées, pour évoquer notamment le souci de l’absence d’imagerie Bing à haute résolution sur Cotonou, et réfléchir aux moyens d’y remédier.
Enfin, la rencontre avec le Département de Géographie, dont Saliou est un ancien, a été particulièrement enthousiasmante. Le chef du Département a immédiatement convié le responsable des enseignements de SIG et télédétection et l’offre de formation du ProjetEOF les a de suite intéressés, notamment pour la première promotion de Licence de géomatique, qui doivent effectuer un terrain entre le 15 décembre et le 15 janvier. Il a vite été décidé de les convier à la séance de restitution et de prévoir une formation à la collecte OSM la semaine suivante.
La séance de restitution a donc eu lieu le samedi, dernier jour de ma présence à Cotonou, au CNF dont le soutien à OSM dans la sous-région a toujours été sans faille. J’ai eu le plaisir de revoir Stefano Amekoudi depuis qu’il a quitté ses fonctions à Dakar, et de connaître Frank Kouyamé, IT du CNF depuis longtemps et très engagé dans la donnée libre. Les étudiants de la Licence de Géomatique sont venus en masse, près de 25, à tel point que le programme a été modifié pour intégrer une présentation générique d’OpenStreetMap et discuter ouvertement avec eux de la possibilité d’intégrer OSM dans leurs sujets de recherche. Comme la connexion ne pouvait soutenir le nombre de présents et qu’une session OSM aura lieu bientôt, la formation technique du jour a porté sur OSM dans QGIS, en utilisant les styles et méthodes du Guide du SIG et de la Donnée Libre. Créer des thématiques avec de la donnée OSM brute est toujours enthousiasmant pour des étudiants de géographie !
Sitôt la formation et les (nombreuses!) photos terminées, nous avons rejoint la zone des départs des voitures privées faisant le trajet Cotonou-Lomé, afin de pouvoir prendre l’avion qui m’amènera le lendemain à Dakar, où je mènerai deux semaines de volontariat, une à Dakar et une à Ziguinchor. Billet à suivre !
En dehors des journées passées ensemble auprès de tous ces acteurs intéressés par OSM, je retiens aussi forcément les moments d’amitié avec Sam et Saliou, lors du dîner en famille chez Sam ou la découverte du fromage frit du Nord du Bénin, quand Saliou a expliqué sa passion pour la radiophonie (auditeur de pratiquement tous les programmes francophones, notamment des pays non francophones !), lors de leur formation à la création de données dans l’instance GeOrchestra de l’IDS Francophone Libre et, bien sûr, toutes les fois où nous avons dû pousser ensemble une voiture dont la batterie ne tenait plus trop la charge pour démarrer, mais qui fut notre transport indispensable pendant toute la semaine. C’est bien cela qui fait le sel de ce type de volontariat dans ProjetEOF.
