De Novembre à Décembre 2014, une équipe du Projet EOF composée de Delphine Bedu et François-Xavier Lamure va concevoir, préparer et mettre en oeuvre à Port-Au-Prince un programme de renforcement de capacités sur les aspects techniques et organisationnels de l’animation autour du projet de cartographie communautaire participatif libre OpenStreetMap (OSM). Ce projet a été conçu avec la Direction de la Francophonie Numérique (DFN) de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), financé par la DFN dans le cadre des activités 2014 du Projet EOF et sera mis en oeuvre en partenariat avec l’Association haïtienne Haiti Communitere (HC) en étroite coordination avec les cartographes OSM les plus actifs de l’île et les communautés, collectifs et associations avec lesquels ils interagissent. L’objectif de ce programme est de permettre et d’organiser une continuité dans le soutien à l’animation communautaire OSM dans l’île par le bas à travers l’encouragement de logiques de bénévolat, de volontariat ou au moyen de projets économiques modestes en valorisant les membres les plus actifs du projet OSM ou de nouveaux venus à l’engagement éprouvé pour la construction de biens communs. Ainsi le ProjetEOF par cette approche donnera-t-il une suite aux réalisations du projet Humanitarian OpenStreetMap Team (HOT) en Haiti de 2010 à 2013 par un appui aux Haitiens et Haitiennes qui ont rejoint le projet OSM en Haiti via des programmes de HOT ou de ses partenaires (Organisation Internationale des Migrations – OIM, Coopération Américaine – USAID-OTI, Architecture For Humanity – AFH, COOPI, IRD, ACTED, Mercy Corps, Croix-Rouge Haitienne – CRH, Haiti Communitere, Ayiti Living Lab, Quisquey Université/ Ecole Infotronique…). Il vise à assurer une contribution de base et sinon la montée en compétences, à tout le moins, le maintien des niveaux de capacités techniques et organisationnelles acquis individuellement ou collectivement. Ce faisant, il prépare au mieux individus, collectifs et associations à participer à la conception et la mise en oeuvre de programmes OSM de grande ampleur comme ceux conduits par l’OIM et la Coopération Américaine (USAID-OTI) avec le soutien de l’ONG américaine HOT.
Ce programme de renforcement de capacités techniques et organisationnelles de l’animation (OSM) a commencé le 6 décembre 2014 avec la tenue d’un premier atelier de deux jours dans un espace de travail dédié de la base logistique d’Haiti Communitere (HC) à Port Au Prince (PAP).
Il a été rendu possible par un long travail de préparation mené en Haiti et à l’extérieur de l’île pour identifier, acheter et transporter vers Haiti un kit minimal d’équipements informatiques réunir l’équipe d’animation technique et organisationnelle du projet de cartographie OpenStreetMap (OSM) constituer un collectif d’animation OSM avec les membres haitiens d’OSM les plus actifs co-élaborer ensemble le dispositif d’animation et les grandes lignes du programme à mettre en oeuvre.
C’est ainsi que le 6 décembre 2014, l’atelier de support organisationnel et technique a pu débuté avec deux journées de réflexion sur le futur d’OSM en Haïti, réunissant des représentants des communautés OpenStreetMap de différents départements : Communauté OSM Haiti (COSM-HA – Blog), Communauté OSM St Marc (COSM-HA STM , Facebook), et Communauté OSM Nord/Nord-Est (COSMHANNE – Blog, Facebook).
Les questions suivantes ont été abordées durant la première journée de rencontre : comment traduire les principes d’OSM dans le cadre haïtien (définition de licence libre et bénévolat), quels sont les bénéficiaires directs de la cartographie en Haïti, quelles sont les applications concrètes possibles de la plateforme OSM, comment redéfinir la vision et les objectifs d’OSM en Haïti.
Une présentation sur les succès et défis rencontrés par chaque communauté a introduit un échange constructif et renforcé l’idée de la nécessité de création d’une structure de coordination commune pour l’ensemble du pays.
Lors de la deuxième journée de rencontre, les participants se sont organisés en différents groupe de travail.
Atelier structurel:
L’objectif de cet atelier de réflexion était de réfléchir à une structure organisationnelle adaptée pour une plateforme de soutien aux initiatives OSM en Haïti, qui permettra de faciliter les échanges d’informations et de connaissances afin de coordonner les activités.
Atelier de réflexion pour une cartographie alternative en Haïti :
Les points clés de réflexion de l’atelier :
● Différence d’approche entre un projet financé initié par un groupe international et une initiative locale
● Comment intégrer l’approche “konbit” dans la cartographie communautaire
● Utilité et application concrètes possibles pour un changement social
Atelier Communication :
L’équipe de communication a mis en place un plan de communication interne et externe pour une meilleure coordination et une meilleure visibilité des activités.
● Création d’un espace de stockage en ligne sur Google Drive, avec une liste centrale pour les contacts des contributeurs actifs d’OSM en Haïti
● Création d’un groupe whatsapp pour communiquer dans les semaines à venir sur les suivis à faire après cette rencontre
● Création d’un blog pour la communauté OSM Haïti : https://communauteopenstreetmaphaiti.wordpress.com/ et d’une page Facebook : https://www.facebook.com/OSMAyiti
Les différents groupes de travail ont prévu de continuer à se rencontrer dans les semaines à venir, et une seconde réunion intercommunautaire aura lieu début 2015 afin de concrétiser les points discutés pendant ces rencontres.
Dans le cadre de l’ouverture de la plateforme OSM à de nouvelles communautés, Haiti Communitere accueillera cette semaine deux nouveaux groupes :
Un groupe de jeunes de Cité Soleil (ID-Haiti) souhaite créer une carte recensant les initiatives et actions positives de leur quartier afin de lutter contre la discrimination à laquelle ils sont régulièrement confrontés.
Le second groupe est un ensemble de leaders communautaires faisant partie de la table ronde communautaire d’Haiti Communitere, qui souhaitent être introduits à OSM pour voir comment cet outil pourrait être intégré comme outil social dans leur travail.
Co-auteur: Nicolas Chavent, Delphine Bedu